Retrouvez des textes et des vidéos inédites quotidiennement sur ma page Facebook
et toutes mes vidéos sur ma chaîne YouTube
Découvrez le programme de mes activités sur mon site portail !

vendredi 4 mars 2011

La goutte d'eau et l'océan

Extrait du livre « Je suis la porte »
de Osho


Je m’excuse de poser des questions qui vont paraître personnelles.
Je ne les pose pas que pour moi, mais pour tout le monde. Qui êtes-vous Bhagwan ?

Vous pouvez penser que cette question est personnelle, en fait elle ne s’adresse qu’à une non-entité. Car en ce qui me concerne, je ne me conçois pas du tout comme une personne.
Plus on creuse profond en soi-même, plus la personnalité se désagrège, et lorsqu’on atteint le tréfonds de son être, il n’y a plus d’ego du tout.
Vous demandez ensuite « qui suis-je ? », je répondrai : « Je ne suis pas ».
Quand je demande aux disciples de se poser la question « qui suis-je ? », ce n’est pas pour qu’ils sachent qui ils sont, mais seulement pour qu’ils arrivent au point où la question est posée si intensément, que le questionneur n’est plus, et que seule demeure la question.
Il arrive un moment où la question atteint un maximum d’intensité, de profondeur, alors elle apparaît dans toute son absurdité. Vous savez alors qu’il n’y a personne pour demander « qui suis-je », personne à qui demander « qui êtes-vous ».

La question n’est pas posée pour recevoir une réponse, mais pour être transcendée.
Il n’y a personne à l’intérieur, il n’y a même pas d’intérieur du tout.
Au moment où l’intérieur tombe, il n’y a plus d’extérieur.
Quand vous n’êtes plus, à l’intérieur, l’extérieur disparaît.
Alors le monde devient un tout.
Alors l’existence est un tout, où n’a plus cours la dichotomie du « je » et du « tu ».
Aussi, pour moi, la question « qui êtes-vous ? » n’a-t-elle aucun sens.
« Qu’est-ce qui est ? » est la seule question adéquate.
Non pas qui mais que, car le que peut recouvrir le tout, l’unité.
Au que, peut répondre la totalité de tout ce qui existe.
La demande du que est existentielle, et ne comporte pas dichotomie.
Elle ne divise rien. Mais la question qui divise car elle accepte la dualité, la multiplicité des êtres.
Il n’y a que de l’Etre et non des êtres.
Quand je dis qu’il n’y a que de l’Etre, cela signifie qu’il n’y a que l’essence, car on ne peut pas exister sans référence à l’autre. Si l’autre n’existe pas, prétendre que l’on existe n’a pas de sens.

Ainsi, il n’y a pas réellement l’être, mais l’essence.
C’est pourquoi je dis toujours qu’il n’y a pas un Dieu, mais de la divinité, car ces mots : « un être », « un Dieu », comportent une limitation, une finitude.
Ils ne peuvent comprendre l’infini.
Tandis que les termes d’Essence et de Divinité expriment l’infini et englobent tout ce qui est. Rien n’est exclu.

Aussi, quand vous demandez « qui êtes-vous ? », cette question pour moi signifie, « qu’est-ce qui est ? » et ne peut rien signifier d’autre.
Vous me posez ici une question absolument fondamentale.
Au « qu’est-ce qui est ? » ne répond pas le « moi », mais l’être lui-même, l’existence toute entière. En cherchant profondément, dans une simple goutte d’eau, on trouvera l’océan. Ce n’est qu’en surface qu’une goutte est tout simplement une goutte, car, expression même de l’existence, la goutte d’eau dans sa nature ultime est identique à l’océan, elle est océanique. Dans l’ignorance, il n’y a qu’une goutte d’eau, mais quand on sait, il n’y a que l’océan.

Vous m’avez posé une question sur la goutte d’eau,
mais pour moi, cela revient à une question sur l’océan.